Une histoire qui se termine bien. Alors qu’ils pouvaient s’ébattre librement dans un parc de quatre hectares situé au lieu-dit le Verney, entre Martigny et Fully, trente-six chevaux de la race lusitanien ont dû être recasés en raison de l’incapacité de leur propriétaire – actuellement incarcéré pour d’autres affaires – à gérer son exploitation.
Tous ont trouvé un nouveau domicile, les deux derniers ayant été pris en charge mardi matin par le Refuge Darwyn à Genève.
photo: Heloise Maret
Un premier ultimatum
Au printemps dernier, le Service vétérinaire du canton du Valais était intervenu pour demander à ce détenteur de chevaux, qui fait de l’élevage et du commerce depuis une dizaine d’années, de régulariser son exploitation. «Nous lui avons donné un ultimatum pour réduire son troupeau, devenu trop important», précise Claire Zen Ruffinen, vétérinaire cantonale adjointe.
Elle ajoute qu’il n’y a jamais eu de maltraitance envers les chevaux, qui ont toujours été nourris et soignés: «C’est un cas particulier. Nous ne sommes pas intervenus en raison de mauvais traitements, mais bien parce que ce détenteur, dépassé par les événements, ne parvenait plus à maîtriser la situation. Il s’agit ici plutôt de négligence.»
Un nouveau délai accordé
Six chevaux ont bien été placés, mais rien de significatif n’ayant été entrepris, le Service vétérinaire s’apprêtait à mettre en route la procédure légale (séquestre, déplacement forcé…) quand une autre solution s’est présentée. Beau-frère du détenteur, Jean-Michel Delaloye, qui a lui-même des chevaux depuis quarante ans, a obtenu un délai supplémentaire jusqu’à la fin de l’année pour les recaser: «D’entente avec le service, nous avons voulu agir dans l’intérêt des animaux.»
Grâce à l’aide de deux jeunes passionnées de chevaux, Marine Bovier et Mylène Gillioz, un catalogue ad hoc, avec photos et descriptions, a été publié sur Facebook dans le dessein de les vendre. Avec un immense succès à la clé: «En quinze jours, vingt-huit chevaux ont été vendus dans de très bonnes familles dans toute la Suisse romande. Il faut dire qu’il s’agit de beaux chevaux, en très bonne santé, qui ont tous des certificats d’origine.»
Un refuge à la rescousse
Seuls deux spécimens, Ribatejo, un étalon de 20 ans, et Quina, une jument portante de 22 ans, n’ont pas pu être vendus. «Comme ils vivaient toujours librement, ils sont très peu sociabilisés et difficiles à placer», précise M. Delaloye.
C’est alors qu’est intervenu le Refuge de Darwyn, spécialisé dans la sauvegarde des chevaux. Mardi, emmenée par la fondatrice Anouk Thibaud, une équipe du refuge s’est déplacée au Verney pour les récupérer: «Nous étions prêts à agir plus tôt, mais comme une meilleure solution a été trouvée, pour le plus grand bonheur des chevaux, nous ne prenons en charge que les deux derniers. L’étalon a déjà trouvé une famille d’accueil et la jument prendra sa retraite chez nous.»
L’affaire, supervisée par le Service vétérinaire, n’est pas encore close sur le plan procédural, mais elle se termine positivement pour l’ensemble du troupeau concerné.